Historique du Ciné-Club
« Le Ciné-Club d’Anderlecht n’est pas le premier mais bien le dernier, le seul à avoir tenu trente ans sans interruption, contre vents et marées, traversant des années qui l’ont parfois obligé à se transformer par-ci, par-là, mais ne sont jamais parvenues à le chasser de l’horizon cinématographique de Bruxelles… Un bel exemple de ténacité ! ».
C’est ainsi que Thierry Coljon commença son article dans le journal « Le Soir » du 3 mars 1983. Aujourd’hui, ont peu affirmer que le Ciné-Club d’Anderlecht est le plus ancien ciné-club.
Mais comment le Ciné-club a-t-il vu le jour ?
Les débuts
C’est à l’âge de 27 ans que François Florens eut l’idée de créer un ciné-club à Anderlecht. Avec deux amis, il forma une asbl à but culturel et lança en 1953 une première saison avec des films comme « Noblesse oblige » de Robert Hamer, « The set up » de Robert Wise, « Païsa » de Roberto Rossellini, « Les visiteurs du soir » de Marcel Carné et « Los Olvidados » de Luis Bunüel. N’était-ce pas un beau début ?
A cette époque, les projections se déroulaient le dimanche matin à 10 h. au cinéma Kursaal qui se situait rue Wayez. Les cinémas étaient nombreux à l’époque. Il y en avait trois rien qu’entre la place de la Vaillance et le pont du canal.
Le succès fut quasi immédiat et le nombre de passionnés de la toile blanche atteignit très vite 650 abonnés.
Les président-e-s
Les prestations étaient entièrement bénévoles comme elles le sont toujours aujourd’hui.
Au cours de ces années, beaucoup de membres, notamment des enseignants, firent partie du comité qui comporta jusqu’à 15 personnes, toutes enthousiastes, dont de nombreux jeunes… A ce jour, le comité est réduit à 6 personnes.
Après le départ de François Florens, la présidence fut successivement assurée par André Vanlombeek, Albert Masson, Monique Van Lierde et depuis octobre 1981 par Régine Boes qui s’est retirée au mois d’août 2013. A présent, la présidence est assurée de façon collégiale par les membres du comité.
Les évolutions
Mais revenons au Ciné-club. Immanquablement, il évolua au cours des ans. Il dut notamment changer de salle de projection et modifia plusieurs fois sa formule pour des raisons techniques.
Lors du déclin des cinémas de quartier, le Kursaal ayant fermé ses portes, le Ciné-Club dut s’installer au Métro, autre salle de la rue Wayez.
En 1971, quelques jeunes membres eurent l’idée de créer, au sein du Ciné-club, un volet tendance moins classique, un « séminaire », plus au goût du jour, visant des films récents, voire d’avant-garde. Ce « séminaire » projeta ses films en soirée à la salle Molière du Centre Intellectuel, au numéro 2 de la rue d’Aumale (aujourd’hui Espace Maurice Carême). Le « séminaire » débuta par la projection du film contestataire d’Hermann Stuart, « Straberries statement ». Parmi ceux qui suivirent, épinglons « Music Lovers » de Ken Russel ou encore « Aguirré, la colère de Dieu » de Werner Herzog.
En 1979, le Métro ferma à son tour ses portes et le Ciné-club abandonna ses séances du dimanche matin pour projeter ses films uniquement le mardi soir. Cette fusion avec le « séminaire » procura une bonne cure de jouvence à l’association. Le succès fut définitif et, à ce jour, la salle Molière (199 places ) se révèle parfois trop exigüe, comme lors de la projection du « Fabuleux destin d’Amélie Poulain » de Jean-Pierre Jeunet.
En 1983, le club tenta une expérience qui s’avéra positive. Il s’agissait de projeter en une même soirée deux films ayant un point commun ou méritant une comparaison intéressante. La formule a été abandonnée en 1990, non par manque d’intérêt des cinéphiles mais parce que les tâches devenaient trop lourdes pour le comité déjà restreint. Depuis le club a repris cette formule un samedi par an en ayant commencé par une trilogie de Lucas Belvaux : « Un couple épatant, Cavale et Après la vie ». Hormis cette séance spéciale du samedi, le Ciné-club propose chaque année une saison composée de 8 films, tous les mois, d’octobre à mai, un mardi soir à 20h.
Les séances ont toujours lieu à la salle Molière, rue d’Aumale. Toutefois, pour des raisons techniques, le Ciné-club a dû « s’expatrier » à la Muziekacademie, place de la Vaillance, durant la saison 2013-2014.
Les anniversaires
Chacun des anniversaires importants du Ciné-club d’Anderlecht fut une belle opportunité d’offrir au public un film spécialement sélectionné et de partager avec lui l’amour du 7ème art.
Le 5ème anniversaire fut célébré par les projections de « Roméo et Juliette » de Renato Castellani, son 10ème par « La grève » de Sergueï M. Eisenstein, son 15ème par « Two for the road » de Stanley Donen, son 20ème par « Mash » de Robert Altman, son 25ème par « Hollywood, Hollywood » de Gene Kelly, son 30ème par « Verloren maandag » du Belge Luc Monheim et son 40ème par « Fausto » de Rémy Duchemin
Pour le 100ème anniversaire du cinéma qui correspondait pratiquement au 45ème anniversaire du Ciné-club, une séance spéciale fut programmée, à savoir, « Cheyenne autumn » de John Ford.
Enfin, pour son 50ème anniversaire, une semaine complète de cinéma a été gracieusement offerte aux membres abonnés avec : « No man’s land » de Danis Tanovic, « Himalaya » d’Eric Valli, « Benvenuta » d’André Delvaux, « Les idiots » de Lars von Trier, « Le roi danse » d’Alain Corbiau et, en soirée de gala, « Le pianiste » de Roman Polanski.
Depuis 2013, les films sont projetés en DVD ou Blue Ray, version originale sous-titrée en français.